Comme un symbole, cette année 2018 s’est achevée avec l’adoption du Pacte Mondial sur les Migrations, et comme lieu d’adoption le continent africain et précisément Marrakech. Il faut dire que l’Afrique a été très présente dans l’imaginaire collectif des milliers d’acteurs venus célébrer la nouvelle bonne parole sur les migrants. D’ailleurs notre continent était le parrain silencieux de cet important moment de l’histoire humaine. Cristallisant toutes les peurs et tous les défis qui pousseraient aujourd’hui à la nécessité absolue d’une meilleure « gestion des migrations ».
Non pas pour le fait consacré que les africains depuis longtemps se déplacent beaucoup et très majoritairement à l’intérieur de leur continent, mais bien pour l’image désastreuse que reflète à une population mondiale bienpensante, l’arrivée désordonnée et pathétique de migrants cognant aux portes de pays riches eux-mêmes devenus pourtant prospères grâce à une certaine migration.
Alors si les populations africaines se déplacent majoritairement à l’intérieur de leur continent, la priorité des africains ne devrait-elle pas être de travailler à rendre ces déplacements sûrs et profitables à tous ? Le défi véritable à l’intérieur de ce continent ne serait-il pas de donner la chance à tout le monde de pouvoir choisir son lieu d’habitation, de travail et … de rêve ?
Nous avons essayé de prendre notre part de responsabilité dans ce défi selon nos compétences, nos ressources mais surtout notre conviction profonde que toute action dans ce sens devra se faire avec la plus grande qualité et en conformité avec notre identité en tant qu’organisation internationale africaine.
Aussi notre leitmotiv d’une démarche qualité dans l’accompagnement des milliers d’enfants et jeunes migrants tombés dans la vulnérabilité nous a donné la légitimité d’initier, en plus de l’aide réelle apportée à ces derniers, un vrai cadre de connaissance de la migration dans notre région. L’Observatoire mis en place permettra progressivement de donner une photographie objective et empirique de la réalité des migrations des enfants et des jeunes dans notre région. Pour ce faire, l’implication des Etats est une nécessité. Mais une collaboration franche des acteurs africains est une obligation historique.